Dossier
de presse
|
||||
« A
la galerie de Max Kaganovitch, le jeune peintre Boussard -il a vingt
et un an- fait une exposition qui, d'emblée, le classe parmi
les meilleurs de la nouvelle génération. Ses paysages
de l'Ile-de-France, exactement de Lardy près Arpajon, sont
d'un coloriste sensuel, chez qui les plans, l'atmosphère
suggèrent fortement dans la sensibilité même
des tons, chez qui la concision expressive est éclatante,
chez (…) les valeurs et les rapports sont d'une
exactitude scrupuleuse. Excellente exposition qu'il faut voir. » |
||||
|
||||
« Les
tableaux de Boussard sont sans éclat ni pittoresque aguicheur,
mais tel bouquet sur une chaise, tels intérieurs témoignent
d'une finesse d'oeil peu commune et d'un sens des valeurs qui, pour
quelques vieux jetons, sont encore des qualités de peintre. (…)
Même si Boussard n'est pas classé en 1960 parmi les
grands peintres de sa génération, on pourra dire de
lui qu'il eût accepté de faire son profit de
la boutade de Picasso et qu'il ne se fit pas remarquer en vendant
sa marchandise à
faux poids. » |
||||
|
||||
« Si
de nombreux peintres connaissent le discret et fin Jacques Boussard
et rendent hommages à ses dons, le public n'eut pas toujours
l'occasion de se familiariser avec l'œuvre de ce jeune artiste étranger
aux compétitions qui suscitent quelquefois des renommées
saisonnières. (…) Jacques Boussard ne se demande pas si la vérité n'est pas bonne à dire que chuchotée et même si la nature est une gourgandine qu'il vaut mieux ne pas fréquenter. Il décrit sans sacrifier rythmes et harmonie. Il décrit pour le plaisir des yeux et pour créer cette exaltation physique que dispense un tableau bien peint. Et, au risque d'être très mal vu par qui vous savez, il ne s'exprime qu'en se pliant aux exigences du métier qu'il a choisi, en n'utilisant que des recettes de bonne femme : le ton local, la décision de la touche, le juste rapport des valeurs dans leurs coloris et autres fariboles comme le respect de la matière et le souci de la technique aujourd'hui négligée. Il n'y a guère de bonne peinture sans bonne matière. Jacques Boussard n'oublie jamais qu'un tableau ne vieillit bien que si la toile a été généreusement nourrie. C'est là une assurance sur sa vie. » |
||||
|
||||
« Un
peintre de la réalité dont je n'avais pas vu beaucoup
d'oeuvres depuis bientôt quinze ans montre cette fois-ci un résumé
de sa production depuis 1950, chez Max Kaganovitch, non moins perspicace
collectionneur qu'entreprenant directeur de galerie. Il s'agit du peintre Jacques Boussard. Je vous dirais bien que cet artiste, un des plus sincères que je connaisse, s'est « dépassé ». Ce serait peut-être injurieux puisque le verbe « se dépasser » est employé pour désigner diverses supercheries et les plus comiques ruptures avec ce que les nigauds de notre espèces appellent encore la peinture. Jacques Boussard s'est dépassé par de patients enrichissements. Sa vision s'est aiguisée et ses dons se sont assez musclés pour qu'il se permette avec la réalité les plus intrépides, les plus savoureuses libertés. Heureuse répartition d'un homme, trop discret. Si vous pouviez comparer « L'atelier de Germaine Richier », peint en 1950, et qui était déjà un excellent morceau de peinture, ou le Vieux bassin (1952) de la collection Buhrle, ou encore Monte Carlo de 1957 avec des paysage de 1967, vous constateriez ce que le métier de ce peintre sensible a gagné en franchise bien dirigée et en savante polyphonie chromatique. En originalité. » |
||||
|
||||
« Il
y a dix ans que Jacques Boussard n'avait pas fait une exposition,
et sa rentrée avec un important ensemble (Galerie Kaganovitch)
résumant son œuvre depuis 1950 (…) un artiste qui,
sans demeurer étranger
à son temps, a su en éviter les contagions et a défendu
avec vigueur son indépendance. Peut-être ce courage à ne pas se laisser tenter par les modes lui fut-il rendu plus facile par la puissance de son tempérament, par ses dons évidents de peintre, quelles que soient les solutions qu'il a adoptées. Nous nous souvenons de son style fait d'une forte simplification dans les natures mortes, aux objets vraiment cernés, aux couleurs solidement appuyées sur le noir. Nous le retrouvons aujourd'hui avec une égale vigueur dans les paysages, avec une palette aussi sonore mais éclaircie, sans cernes autour des formes. Il y a presque une tentation de l'abstrait dans ce rayonnement plus libre de la couleur, et toujours l'affirmation d'une originalité naturelle sans concession ou provocations faciles. » |
||||
|
||||
« Artiste
d'esprit très moderne, Jacques Boussard pourrait être
rapproché
de ceux, devenus presque tous abstraits, qui se manifestèrent
pendant la dernière guerre, sous le titre alors provocateur de
« Peinture de tradition française ». L'exposition particulière qu'il va présenter à la Galerie Kaganovitch, le 25 avril prochain, permettra de juger le terrain parcouru par cet artiste discret et actif, et d'apprécier la portée d'une œuvre remarquablement organisée. Dans ses débuts, Boussard pratiquait un réalisme assez sobre, ou apparaissait déjà le souci, majeur chez lui, de la construction rigoureuses, claire et bien centrée, et du métier large. S'il a aimé le fauvisme pour sa couleur, il a surtout admiré le cubisme pour sa distinction, son économie de moyens. Ayant travaillé à l'académie de Ranson, sous la direction de Bissière, à qui il garde une vive reconnaissance, il ne s'est pas montré hostile à l'abstraction, et déclare même que « dans toute peinture figurative, il y a un contenu abstrait »… Ce qui est important, à coté de l'intensité tonale, c'est le rythme et la cadence qui insufflent la vie à ces éléments colorés. Quant à la lumière, le secret fort simple de Boussard est de rechercher, contrairement à beaucoup de peintres, la transparence de l'ombre et l'opacité de la lumière. |
||||
|
||||
« Une
très longue amitié me donne quelque scrupule à
parler de Jacques Boussard, mais on ne parle bien que de ce que l'on
aime. Jeune dessinateur prodige, peintre précoce, Jacques Boussard
eut des réussites de débutant qui honoreraient celles d'un
âge mur. Peintre de la réalité transposée, méritant
mieux qu'aucun autre ce qualificatif de « peintre de la réalité poétique »,
il figurait après la guerre à cette même Galerie
Kaganovitch dans un groupe de jeunes artistes dits « ceux de la
seconde génération
». Il y affirmait ses qualités de mesure, de distinction
dans la couleur et la forme. Esprit curieux, artiste profondément
cultivé, sollicité par tous les modes d'expression, il
se tourne vers le chemin de l'abstraction colorée mais sans jamais
rompre le cordon ombilical qui le tenait étroitement uni à
la réalité sensible. Ayant transporté son chevalet
sous de multiples horizons, il sut toujours rester fidèle à
lui-même ; à cette recherche d'une équivalence plastique
et chromatique des spectacles mouvants de la lumière sur le monde
des formes. Seule une exemplaire modestie l'a empêché de
se situer au rang qui est le sien, un des premiers parmi les peintres
français de son âge. » |
||||
|
||||
« Max
Kaganovitch (…) nous permet de redécouvrir Jacques
Boussard qui n'avait pas exposé depuis plus de
six ans. Ce peintre qui fut révélé en 1936,
en même temps que Germaine Richier, a en silence, presque
en secret, élaboré
une œuvre savoureuse qui se situe dans le droit fil de l'Ecole de
Paris. Epris de sobriété, il peint, si l'on peut dire à mi-voix, réussissant le tour de force d'atteindre les limites du dépouillement sans jamais tomber dans l'indigence misérabiliste. Chez lui la saveur des lignes et des volumes subsiste, exaltée encore par une couleur raffinée où quelques hautes notes viennent faire chanter des bistres, des beiges, des gris bleutés d'une exquise subtilité. Il y a là une œuvre sans concessions à la mode, que l'on espère revoir souvent. » |
||||
|
||||
|
||||